Danse on air #11 : tout un programme

Tealer n’a pas été le seul à s’adapter à la situation sanitaire. Pensé par La Manufacture CDCN pendant le premier confinement, le programme Danse on air propose un espace de réflexion autour de la performance en plusieurs rendez-vous.

Photographie en noir et blanc, plan sur des pieds qui sautent et un sol parsemé de feuilles. on y lit "Danse on air, programme de culture chorégraphique en ligne"

Depuis bientôt un an La Manufacture CDCN Nouvelle-Aquitaine organise des programmes qui mettent en rapport la danse et la performance tout en questionnant sur des sujets d’actualités. Après la nudité et l’identité, c’est désormais le féminisme qui est étudié par le prisme de l’art. Le tout sera diffusé en ligne, pour toujours plus d’accessibilité.

Une mise en bouche en vidéo

La revendication féministe a investi l’espace public. Des murs de la ville aux réseaux sociaux, l’égalité des genres est réclamée partout. Bien sûr, l’art n’est pas en reste, et les performances prennent en main les nouveaux enjeux sociaux. Questionnant le regard sur les corps féminins mais aussi la place des femmes dans la société, l’expression devient militante. Et pour débuter ce mois dédié au féminisme, les équipes de La Manufacture proposent deux entrées en matières en vidéo.

Le 6 avril au soir, c’est une sélection intitulée « VOIR & ÉCOUTER » qui pose les bases du programme. Mêlant les genres, on y retrouve une conférence rétrospective de l’avancée du mouvement depuis 1968, une émission radio, un clip de la rappeuse américaine Princess Nokia et deux performances, parfois dérangeantes, où le concept d’image des femmes en société est prise au corps.

Le 8 avril c’est l’émission TWIST d’ARTE qui sera au coeur des réflexions. Donnant la voix aux militantes, artistes et activistes, le rapport de l’art et de l’engagement politique prend vie en tant qu’espace perceptible de lutte idéologique.

Un espace de discussions

Pour approfondir la réflexion, deux conférences seront diffusées. Croisant les luttes, elles prennent également en compte l’intersectionnalité des combats. Le 12 avril, c’est un entretien avec Nora Chipaumire, chorégraphe américaine, qui posera la question de l’approche décoloniale dans la danse. Dans une interview écrite, l’artiste évoque la question de l’égalité raciale et fait part de son expérience, elle-même ayant intégré cette notion au cœur de son processus de création.

Le 14 avril, c’est un débat qui prendra le relai. Intitulé « Les femmes : représentations et trajectoires dans la danse » et organisé par le Centre National de la Danse, c’est le rapport entre expression personnelle et représentation globale qui y sera abordé. On retrouve Lenio Kaklea, danseuse, chorégraphe et écrivaine, Elizabeth Claire, historienne et chargée de recherche au CNRS, EHESS-CRH, l’artiste Marcela Santander Corvalán et Cécile Hamon, directrice de projet des États généraux et autrice du rapport sur l’égalité femmes – hommes dans le spectacle vivant en 2016, dans ce débat croisé.

La perspective chilienne

Marcela Santander Corvalán qu’on retrouvera également le 22 et 23 avril. Elle sera accompagnée dans un premier temps de Cheril Linett, autrice du projet de performance féministe dissident La Yeguada Latinoamericana. Toutes deux chiliennes, elles discuteront de ce mouvement, où des femmes (cis et transgenre) manifestent une queue de cheval entre les jambes. Jouant sur les codes de la performance artistique, elles parleront du lien entre lutte politique et de chorégraphie.

Le 23 avril, elle présentera aussi son coup de cœur : Saison sèche, de Phia Ménard. Dans un spectacle où sept danseuses mettent en mouvement l’éducation genrée et l’espace laissé aux femmes, c’est toute la question de la liberté à revendiquer son identité qui est soulevée.

Vous prendre bien une petite causerie pour la fin ?

Et pour terminer en beauté, deux séances explicatives concluront ce volet féministe. Jeudi 29 avril, une causerie, en tant qu' »invitation à échanger », est prévue entre la chorégraphe, performeuse et chercheure Cécile Proust , l’artiste chorégraphique Nina Santes, la plasticienne et performeuse Sarah Trouche et enfin Hortense Belhôte, performeuse et professeure d’histoire de l’art. L’angle de la lutte sera abordé au travers de la question de l’éco-féminisme, toujours dans le rapport de la performance artistique en tant que revendication politique.

Enfin un podcast sera diffusé le 30 avril, reprenant les temps forts du mois et proposant une conclusion sur-mesure à ce cheminement de réflexion engagée sur la performance artistique et son impact dans la revendication féministe.

Tout le programme de Danse on air est à retrouver sur le site de La Manufacture.

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